Un policier qui ment et qui incite d’autres à en faire autant pour dissimuler sa faute, pour échapper à la sanction, ça n’est pas admissible. Ceux qui s’y risquent sont punis. Et même si finalement la faute pénale n’est pas démontrée, la rupture du lien de confiance conduit au moins à la suspension. Cela, tout le monde le comprend, car c’est normal.

Un Conseiller d’Etat va se retrouver devant des Juges sur le banc des accusés. Aujourd’hui, il revient polluer le quotidien des Genevois déjà las, en occupant une fois de plus le devant de la scène médiatique, fanfaronnant et minimisant la gravité de la situation. Frappé d’une soudaine amnésie s’agissant de ses comportements, il accuse un pool de Procureurs d’avoir fait de lui une cible et de n’instruire qu’à charge.

Bien-sûr que le Ministère Public instruit aussi à charge. Cela ne devrait pas surprendre. C’est son travail. Des faits lui sont dénoncés. Il doit enquêter. Si rien ne vient étayer les soupçons, le Ministère public classe. Il n’invente pas des preuves. Au contraire. Il aura tendance à renoncer à poursuivre, plutôt que de risquer une défaite devant une juridiction. Si en revanche, des éléments viennent confirmer les soupçons, alors le Ministère poursuit l’instruction pour au final représenter – lors d’un jugement – l’état accusateur contre le prévenu qui de son côté pourra se défendre. De toute évidence, des éléments à charge, les procureurs ont estimé que le dossier MAUDET en comptait.

La justice tranchera donc, dans sa grande sagesse. Et quel que soit son verdict, la comète Pierre MAUDET s’est abîmée, lorsque l’élu a menti de façon répétée, planifiée et concertée. En agissant ainsi de façon éhontée des mois durant, il s’est moqué des citoyens, des Genevois mais également des Suisses, des institutions, de la presse, de la famille politique qui l’avait portée jusque-là, et des principes qu’il était supposé défendre. Il nous a toutes et tous traités en benêts naïfs, et a déçu celles et ceux qui avaient placé en lui leur confiance.

Le mensonge. La stratégie malhonnête. La manipulation. La trahison. Elles sont là, en réalité, les vraies fautes de Pierre MAUDET. Celles qui auraient dû le pousser depuis longtemps vers la sortie, s’il avait eu le sens des responsabilités et ne serait-ce qu’une once d’honneur et de courage. Ou si la constitution n’avait pas été conçue que pour les élus honnêtes. La rupture du lien de confiance ? Il n’en a que faire. L’exemplarité ? Il s’en moque. Le principe d’équité ? Encore plus.

Puisqu’en dépit de ses comportements inacceptables, Pierre MAUDET, lui, a décidé de profiter des faiblesses de notre système pour se cramponner à ce siège qu’il ne mérite plus et à une fonction dont il n’est plus digne. Ce faisant, il a jeté le discrédit sur toute une législature qu’il a littéralement prise en otage, qu’il a malmenée et ridiculisée. En tentant de se maintenir contre vents et marées et quoi qu’il en coûte à Genève, il fait injure aux valeurs de notre République. Une situation aussi choquante qu’inédite, qui n’aurait sans doute pas été possible chez nos voisins européens.

Les policiers que nous représentons sont quotidiennement au contact de criminels et de voyous de tout poil. Force est de constater que la plupart d’entre eux a davantage de principes, de courage, et de fierté que le Conseiller d’Etat Pierre MAUDET.