Chers lecteurs, chers amis,

Vous êtes de plus en plus nombreux à demander au SPJ de se positionner dans le cadre de l’affaire dite « MAUDET », qui pourrait tout aussi bien s’appeler le « TRAVEL GATE ».

Le SPJ avait pourtant décidé de rester en retrait. Tout d’abord, parce qu’il ne se sentait jusqu’ici nullement concerné par les déboires du Magistrat, et qu’il doit se concentrer sur les nombreux défis auxquels les policiers font face aujourd’hui. Mais aussi parce qu’il était pour nous hors de question que le SPJ tombe dans le piège de la récupération.

Pourtant, Pierre MAUDET « a tiré le premier » en insinuant, lors d’une interview récente, que c’est le SPJ qui a provoqué ce scandale au cœur duquel il se débat.

Nous nous devions donc de réagir avec fermeté et de rappeler avec force que ce n’est pas l’ex-syndicaliste qui a adressé un rapport au Ministère Public. C’est l’enquêteur de la brigade financière. Un policier brillant, dont les qualités et la probité sont reconnues tant par ses collègues, que par sa hiérarchie et le Ministère Public. Un policier qui n’a rien fait de plus que son devoir en dénonçant des faits qui ont été portés à sa connaissance et qui relevaient du domaine de compétences de son service.

Cette pathétique stratégie de défense de Pierre MAUDET n’est pourtant pas nouvelle : c’est toujours la faute des autres,  l’opposition et les syndicats de police, « l’État dans l’État », comme il aime à appeler ceux qui osent contester publiquement ses méthodes et qu’il perçoit comme une menace.

Ainsi, dans sa soif insatiable de contrôle de l’information et son arrogance de Roi Soleil qui voit son image écornée, Pierre MAUDET dénonce la forme, pour tenter d’occulter le fond. Heureusement, ça ne prend pas. Personne n’est dupe.

Non, Monsieur MAUDET, ce ne sont pas les syndicats de police qui vous ont poussé à accepter en cadeau ce voyage au prix apparemment indécent, offert par « l’ami d’un ami ». Et ce sont encore moins les syndicats de police qui vous ont suggéré les versions confuses et contradictoires dans lesquelles vous vous êtes empêtré.

« Et si Pierre MAUDET garde le DSE ? » nous demandez-vous. Eh bien nous en prendrons acte, et nous continuerons à défendre notre Police Judiciaire et nos valeurs avec la même force et la même conviction. Ce sera certes compliqué :

La crise est déjà profonde et le désamour publicisé. Hier, vos policiers ne se reconnaissaient plus dans la politique du Magistrat et sa gestion qui ont provoqué la crise sans précédent que vous connaissez ainsi que les dysfonctionnements mis en lumière par les médias et le Législatif.

Désormais, ils ne pourront jamais s’identifier à celui qui a toujours exigé d’eux une exemplarité à toute épreuve en mission comme dans le privé, et qui s’autorise apparemment une déontologie à géométrie variable.

Enfin, quelles chances de succès et de paix peut-on espérer pour une relation entre un Magistrat qui sait que la Police Judiciaire a enquêté sur lui, et ces policiers qui ont perdu toute confiance et tout respect.

Quoi qu’il en soit, l’issue du « TRAVEL GATE » ne dépend aucunement du SPJ. Il appartient au Pouvoir Judiciaire et aux médias d’investiguer en toute sérénité, et au Politique de prendre ses responsabilités.